La recherche, un enjeu stratégique pour la Nouvelle-Calédonie

Source: Gouvernement de la Nouvelle-Caledonie

Samuel Hnepeune, membre du gouvernement chargé de la recherche, a présenté mercredi 30 avril, les axes de développement afin d’élaborer une feuille de route autour du secteur de la recherche et de la valorisation des ressources naturelles. Un domaine qui a vocation à devenir un pilier du développement économique, social et environnemental, ainsi qu’un levier de rayonnement pour la Nouvelle-Calédonie.

En Nouvelle-Calédonie, la recherche scientifique et l’enseignement supérieur relèvent de la compétence de l’État. Cependant, conscients des enjeux majeurs associés à ces domaines, les institutions locales (communes, provinces et gouvernement de la Nouvelle-Calédonie) ont depuis longtemps soutenu diverses initiatives de recherche, pour soutenir l’action publique.

Malgré un ecosystème « recherche » fourni et une dynamique existante, la Nouvelle-Calédonie ne dispose pas encore d’un document stratégique global pour cadrer son action en matière de recherche. Seules deux provinces se sont dotées d’outils structurants tels qu’un livre blanc de la recherche pour le Nord et les îles Loyauté.

Les différents échanges avec les principaux acteurs de la recherche – membres du consortium pour la recherche, l’enseignement supérieur et l’innovation en Nouvelle-Calédonie (CRESICA),  l’ADECAL Technopole et le CRNTEC, ont mis en lumière la richesse de l’écosystème calédonien.

Néanmoins, un besoin majeur a été unanimement exprimé : la création d’une feuille de route stratégique, portée par le gouvernement de la Nouvelle-Calédonie.

Six axes structurants articuleront l’action du gouvernement :

1. Élaboration d’une stratégie de recherche

2. Mise en place d’un cadre juridique sur la protection des ressources naturelles (APA)

3. Redéfinition de la prime d’encouragement à la recherche

4. Valorisation du statut des chercheurs

5. Animation et coordination renforcées de la politique de recherche

6. Développement du rayonnement régional de la recherche calédonienne

Élaboration d’une stratégie de recherche pour le gouvernement de la Nouvelle-Calédonie

En réponse aux attentes exprimées, il a été acté de lancer l’élaboration d’un “Livre blanc de la recherche”, dont la méthode et les objectifs ont été  présentés au Comité de site élargi du CRESICA le 24 avril 2025.

La démarche, participative sera co-pilotée par le gouvernement via le cabinet du membre et le CRESICA. Elle se déroulera selon les étapes suivantes :

  • État des lieux de la recherche : recensement des programmes financés, analyse des thématiques de recherche, cartographie des compétences scientifiques locales et des bailleurs de fonds ;
  • Organisation d’un séminaire de la recherche : identification des axes stratégiques et définition des priorités ;
  • Rédaction et validation de la stratégie : consultation large des acteurs (provinces, Sénat coutumier…), validation institutionnelle (CCR, CRESICA, gouvernement, Congrès).

Un coordinateur technique et opérationnel sera chargé de piloter les travaux, avec un objectif de finalisation de la stratégie pour novembre 2025.

« Nous allons ouvrir un chantier ambitieux puisque la volonté du gouvernement est de pouvoir mettre en place une réelle stratégie de la recherche en Nouvelle-Calédonie. Nous avons un véritable potentiel, des acteurs qui travaillent de concert et un écosystème de haute qualité », a indiqué Samuel Hnepeune.

Mise en place d’un cadre juridique sur la protection des ressources naturelles

La ratification de la Convention sur la diversité biologique et du protocole de Nagoya impose l’élaboration d’un dispositif juridique spécifique pour la Nouvelle-Calédonie pour l’accès et le partage des avantages (APA).

« C’est un sujet sur lequel un certain nombre de pays ont déjà travaillé. Nous devons le faire nous aussi pour arriver à garantir la protection et la préservation de nos ressources », a affirmé le membre du gouvernement.

Ce travail est d’autant plus complexe qu’il mobilise plusieurs compétences :

  • Protection des ressources (provinces et gouvernement) ;
  • Propriété intellectuelle (gouvernement) ;
  • Savoirs traditionnels (gouvernement).

En coordination entre l’État (comité APA de la direction du service de l’Etat, de l’Agriculture, de la forêt et de l’environnement) et le gouvernement (service du Parc naturel de la mer de Corail, le service de la pêche et la direction des Affaires juridiques), un travail d’harmonisation sera engagé afin d’adapter et compléter le cadre existant dans une logique de cohérence réglementaire et de respect des compétences locales.

Redéfinition de la prime d’encouragement à la recherche

L’encouragement à la formation doctorale est un levier essentiel du développement scientifique local.

La prime d’encouragement à la recherche sera repensée pour :

  • faciliter la formation de docteurs calédoniens ;
  • cibler les priorités identifiées dans le Livre blanc ;
  • soutenir l’Université de la Nouvelle-Calédonie (UNC) pour faciliter la mise en place de contrats doctoraux plus attractifs.

La nouvelle formule du dispositif prendra en compte les priorités identifiées dans la stratégie, au regard des besoins de la Nouvelle Calédonie en terme de compétences de haut niveau. « Nous voulons, au travers de cet axe, inciter plus de jeunes Calédoniens à s’investir dans la recherche et à s’inscrire dans les orientations qui seront définies par le futur Livre blanc », a ajouté Samuel Hnepeune.

Valorisation du statut des chercheurs

Afin de soutenir l’ambition scientifique de la Nouvelle-Calédonie, le gouvernement souhaite valoriser les parcours d’excellence et conforter le statut des chercheurs en :

  • travaillant à la reconnaissance du diplôme de docteur dans les grilles de rémunération et d’accès aux concours ;
  • favorisant l’intégration de docteurs calédoniens dans l’UNC et les organismes de recherche membres du CRESICA.

« Aujourd’hui, les huit années d’études d’un chercheur calédonien ne sont pas valorisées. Elles ne sont par exemple pas prises en compte dans la grille de rémunération de la fonction publique. Il faut donc changer cela », a confié le membre du gouvernement.

Animation et coordination renforcées de la politique de recherche

Disposer d’une stratégie ambitieuse implique aussi d’organiser son animation et son suivi.

Plutôt que de créer de nouvelles instances, il s’agira de mieux articuler les deux structures existantes :

  • Le comité de site élargi du CRESICA (à dominante scientifique) ;
  • La commission consultative de la recherche (CCR) du Congrès (à dominante institutionnelle et politique).

Le gouvernement travaillera à une meilleure synergie entre ces instances pour assurer :

  • La cohérence des politiques publiques en matière de recherche ;
  • La valorisation des résultats scientifiques ;
  • Le transfert des résultats de la recherche à des fins d’innovation et de valorisation industrielle ;
  • L’aide à la décision pour les institutions.

Développement du rayonnement régional de la recherche calédonienne

Avec un écosystème scientifique aussi riche, la Nouvelle-Calédonie doit inscrire pleinement sa recherche dans son environnement régional. Le rayonnement scientifique calédonien est un enjeu stratégique majeur.

Aujourd’hui, plusieurs programmes régionaux et internationaux sont conduits par des organismes tels que l’IRD, l’IFREMER, le CNRS, le CIRAD et l’Université de la Nouvelle-Calédonie. Leur succès illustre :

  • la capacité de nos chercheurs à monter, à diriger et à coordonner des projets de recherche ambitieux ;
  • leur savoir-faire dans l’obtention de financements compétitifs ;
  • leur aptitude à s’inscrire dans les grandes dynamiques scientifiques du Pacifique et au-delà.

Ce rayonnement témoigne également du prestige et de la notoriété des institutions de recherche présentes sur le territoire.

En dotant la Nouvelle-Calédonie d’une stratégie de recherche, le gouvernement entend affirmer ses ambitions et clarifier ses domaines d’excellence, renforçant ainsi la position du territoire dans les coopérations régionales et l’appui aux politiques publiques.

Cette dynamique s’illustre également dans les projets d’infrastructures stratégiques tels que le futur port scientifique intégré à la stratégie de développement du Port autonome de Nouméa, qui sera une vitrine du savoir scientifique calédonien et un véritable levier d’exportation des connaissances, en lien direct avec l’espace maritime qui unit la Nouvelle-Calédonie au reste du monde.

Appel à candidatures : hébergements à la Maison des étudiants de la francophonie à Paris

Source: Gouvernement de la Nouvelle-Caledonie

L’Agence universitaire de la francophonie (AUF), en partenariat avec la Cité internationale universitaire de Paris (CIUP) – France, offre aux étudiants et chercheurs de l’espace francophone, la possibilité de bénéficier d’un hébergement pendant leur année d’études en région Île-de-France.

Ce programme met à disposition 150 studios individuels entièrement équipés à la Maison des étudiants de la francophonie (MEF) au cœur de la CIUP, à des étudiants en master, des doctorants ou des chercheurs en post doctorat pour l’année universitaire 2025-2026. Les étudiants calédoniens

Les candidats retenus devront s’acquitter d’un loyer mensuel compris entre 575 euros et 878 euros par mois (valeurs de janvier 2025), charges comprises (hors augmentation liée à l’inflation). Les hébergements seront éligibles à une aide personnalisée au logement (APL) d’un montant maximal de 220 €, sous conditions de ressource.

 

Conditions d’éligibilité

Si le candidat est étudiant, il doit :

  • être inscrit pour 2025-2026 en master ou en doctorat dans un établissement d’enseignement supérieur, membre de l’AUF, situé en Île-de-France (région parisienne), pour une formation dispensée en français (établissement d’accueil) ;
  • être diplômé d’un établissement universitaire, membre de l’AUF, en priorité d’un pays à faibles revenus, selon le classement de la Banque Mondiale ;
  • vérifier que son établissement d’origine (hors France) et son établissement d’accueil (Île-de-France) sont membres de l’AUF.

 

Si le candidat est chercheur, il doit :

  • être en mobilité postdoctorale d’un établissement d’enseignement supérieur, membre de l’AUF (en priorité d’un pays à faibles revenus selon le classement de la Banque Mondiale) vers un établissement en Île-de-France, également membre de l’AUF.

Le séjour doit débuter le 1er septembre 2025 et durer six mois minimum à dix mois maximum.

La durée totale du séjour dans les maisons de la CIUP est limitée à 30 mois (trois années universitaires max.).

Pièces à fournir

Pour les étudiants en master ou doctorat :

  • Justificatif d’inscription, de préinscription ou d’admission pour 2025-2026 dans un établissement d’accueil membre de l’AUF en Île-de-France ;
  • Curriculum vitae ;
  • Copie du diplôme obtenu dans l’établissement d’origine (hors France) ;
  • Copie du dernier diplôme obtenu ;
  • Copie du passeport ;
  • Notes obtenues aux derniers examens ou concours ;
  • Doctorants : attestation d’accord du directeur de thèse + titre et description du sujet de thèse (2 pages max.).

Pour les chercheurs en mobilité postdoctorale :

  • Attestation d’accord de l’établissement d’accueil (membre AUF, Île-de-France) ;
  • Curriculum vitae ;
  • Copie du diplôme obtenu dans l’établissement d’origine (hors France) ;
  • Description du sujet de recherche durant la mobilité ;
  • Attestation d’accord du responsable administratif de l’établissement d’origine (membre AUF).

Comment candidater ?

Les candidats intéressés peuvent déposer leur candidature sur la plateforme de l’Agence universitaire de la francophonie (AUF).

Dépôt des dossiers de candidature au plus tard le 16 juin 2025 à 23h59, heure de Paris (France).

Les résultats seront communiqués fin juin 2025.

Contact en Nouvelle-Calédonie : Virginie Thomas Garrel, service de la coopération régionale et des relations extérieures (SCRRE) : virginie.garrel@gouv.nc.

 

L’UMJP : un outil attendu pour un meilleur accompagnement des victimes de violences

Source: Gouvernement de la Nouvelle-Caledonie

Isabelle Champmoreau, membre du gouvernement chargée des sujets liés à la lutte contre les violences intrafamiliales et à l’égalité entre les femmes et les hommes et Claude Gambey, membre du gouvernement chargé de la santé, ont assisté jeudi 24 avril à l’inauguration officielle de l’unité médico-judiciaire de proximité (UMJP). Installée au sein du Médipôle, l’UMJP incarne une nouvelle étape dans l’accompagnement des victimes de violences en Nouvelle-Calédonie.

Une structure au service d’une justice de proximité

Projet initié de longue date, l’installation de l’UMJP au Médipôle constitue une avancée majeure pour les victimes, comme pour les professionnels du soin et de la justice. « C’est un sujet qui avait été abordé dans le cadre de la feuille de route du Grenelle contre les violences conjugales, a indiqué Isabelle Champmoreau. Il était important pour tous les acteurs impliqués que soit créé ce lieu unique de prise en charge, dont la Nouvelle-Calédonie est le dernier territoire de la République à être doté ».

L’UMJP, en activité depuis le 9 septembre 2024, permet de structurer le dispositif de médecine légale en un même lieu afin de faciliter le parcours des victimes de violences et d’assurer leur prise en charge par une équipe pluridisciplinaire. Elle regroupe en un seul lieu :

  • Des médecins légistes ;
  • Une infirmière ;
  • Un psychologue ;
  • Une assistante médico-administrative ;
  • Un cadre de santé.

Grâce à cette unité intégrée, les victimes bénéficient d’une prise en charge coordonnée, confidentielle et sécurisée, de l’examen médico-légal jusqu’à l’orientation vers les dispositifs d’aide existants (dispositif d’accueil des victimes, associations, partenaires de soins). « Nous bénéficions maintenant d’une forme de guichet unique qui est en capacité de prendre en charge les victimes dans le processus judiciaire, de la phase de l’enquête à celle du jugement, pour évaluer l’ensemble de leurs préjudices », a ajouté le procureur de la République Yves Dupas.

Les missions de l’UMJP

Sur réquisition de justice, l’unité peut procéder à :

  • l’examen d’une victime avec détermination d’une incapacité totale de travail (ITT), une valeur juridique qui évalue les conséquences des violences sur la vie quotidienne (sans lien avec l’activité professionnelle) ;
  • l’examen d’une victime de violences sexuelles ;
  • la compatibilité lors d’une garde à vue ;
  • la détermination d’ITT pendant une garde à vue ;
  • des prélèvements (toxico, alcool, etc.) ;
  • la prise charge du retentissement psychologique ;
  • un examen externe de corps ;
  • une levée de corps ;
  • une autopsie.

« Le service est calqué sur ce qui se fait dans l’Hexagone et dans les autres Outre-mer. Il permet une prise en charge optimisée des victimes, des gardés à vues et des corps, a précisé le docteur Céline Paret, médecin légiste responsable de l’unité. Nous avons tout l’hôpital avec nous et avons créé des protocoles avec l’ensemble des services du Médipôle en cas de besoins particuliers ».

Un lieu adapté à des situations difficiles

L’UMJP a été pensée pour accueillir, notamment les victimes, dans les meilleures conditions. Ainsi, son entrée donne directement sur un secrétariat permettant un accueil systématique par le personnel, avec une portée réservée aux gardés à vue. Une salle d’attente a été aménagée spécialement pour les mineurs et une salle d’audition « Amélie » (espace réservé à l’audition des jeunes mineurs victimes d’agressions sexuelles) est également disponible. « Il est primordial de mettre les victimes en confiance afin de recueillir le maximum d’éléments pour orienter nos examens, nourrir nos certificats et faire en sorte que la justice soit rendue correctement », a expliqué le docteur Céline Paret.

Une attention particulière est portée aux victimes qui représentent la majeure partie des personnes passant la porte de l’UMJP. «  Nous traitons beaucoup de violences intrafamiliales, que ce soit des violences conjugales, de la maltraitance, ou des violences sexuelles. La majorité de nos victimes sont des femmes et des mineurs », a confié la responsable de l’unité.

« Les chiffres des violences à l’encontre des mineurs notamment sont inquiétants et nous les surveillons de près parce que l’on sait que, dans le contexte actuel avec beaucoup plus de situations sociales délicates et de précarité, se créé un terreau favorable pour certaines violences, dont celles qui se passent au sein de la famille », a assuré Isabelle Champmoreau.

Un financement partagé

Le financement de l’investissement pour la création de l’UMJP, à hauteur de 300 millions de francs (204 millions de francs pour l’État et 96 millions de francs pour le gouvernement de la Nouvelle-Calédonie), entre dans le cadre du contrat de développement État – Nouvelle-Calédonie 2024-2027. Ces fonds étaient destinés à l’aménagement des locaux et à l’équipement de l’unité.

Le financement du fonctionnement de l’unité, à hauteur de 120 millions de francs par an,  est porté par le ministère de la Justice, qui assure la prise en charge du fonctionnement courant de l’UMJP (personnel, frais liés aux expertises, matériel dédié).

Valoriser les talents de la jeunesse : le défi de la formation professionnelle

Source: Gouvernement de la Nouvelle-Caledonie

Samuel Hnepeune, membre du gouvernement chargé de la formation professionnelle, a présenté la feuille de route de ce secteur actuellement en tension. Face aux mutations du marché du travail et aux budgets contraints, la formation professionnelle nécessite une refonte en profondeur vers un système plus juste, plus cohérent et plus performant, afin de valoriser la jeunesse et de répondre aux besoins des professionnels.

Un secteur en difficulté face à de nouveaux enjeux

La formation professionnelle en Nouvelle-Calédonie traverse une période critique. À l’image de certains secteurs clés du territoire, elle subit depuis 2019 une baisse drastique de ses moyens financiers. Le budget, autrefois supérieur à 1,6 milliard de francs, a chuté, pour s’établir à 600 millions en 2025.

« La situation budgétaire actuelle nous oblige à faire aussi bien voire mieux avec beaucoup moins, à travers trois piliers : la mutualisation, la rationalisation des coûts et des économies d’échelle considérable pour arriver à cette performance », a souligné le membre du gouvernement.

Cette contraction budgétaire a un impact direct sur l’offre de formation. En 2020, 25 actions étaient proposées pour plus de 450 stagiaires. En 2025, seules 6 à 8 formations concerneront entre 90 et 110 stagiaires. Cette réduction drastique limite les opportunités d’insertion professionnelle, en particulier pour les jeunes, et creuse l’écart entre les besoins du territoire et les compétences disponibles.

La crise de mai 2024 a exacerbé la situation. De nombreuses structures ont fermé leurs portes, laissant un vide pour les publics en formation. Mais au-delà de la conjoncture, c’est une transformation en profondeur de l’économie calédonienne qui s’opère : recul des secteurs historiques comme la mine ou la construction, et montée en puissance des services, du numérique, de la maintenance ou encore de l’économie bleue.

Face à ces mutations, le territoire doit relever plusieurs défis : rendre les métiers attractifs, identifier les filières porteuses, adapter les formations aux réalités économiques, améliorer la qualification des publics et renouer avec les collectivités (provinces et communes).

Dans ce contexte, la formation professionnelle demeure un enjeu majeur. « Il y a des constats qui sont alarmants. Chaque année, on retrouve 800 jeunes qui sortent du système éducatif sans aucune formation. Autre élément inquiétant : l’âge de déscolarisation qui est passé de 16 à 13 ans », a expliqué Samuel Hnepeune.

« Il y a donc un gap considérable entre le niveau d’origine de ces jeunes et le niveau d’employabilité. L’idée est donc de retrouver le niveau budgétaire de l’année dernière si l’on veut redonner de la valeur à la jeunesse, c’est pourquoi il est important de mieux accompagner la formation professionnelle ».

Une réponse stratégique et volontariste portée par le gouvernement

Conscient de l’urgence, le gouvernement de la Nouvelle-Calédonie, par le biais de la direction du Travail, de l’emploi et de la formation professionnelle (DTEFP), s’engage dans une refonte ambitieuse de la formation professionnelle. L’objectif : garantir à chacun un accès durable à l’emploi, en misant sur la formation continue, l’innovation et la coordination des acteurs.

Pour ce faire, différentes pistes et actions sont envisagées :

  • Mutualiser les ressources pour renforcer l’efficacité ;
  • Sécuriser les parcours professionnels ;
  • Outiller et professionnaliser les acteurs de l’orientation ;
  • Innover pour rapprocher la formation des réalités du terrain.

 « Île Nou : Presqu’île des Savoirs » – Sanctuariser un écosystème innovant pour une passerelle entre la formation initiale et professionnelle

Au cœur d’une stratégie globale de transformation de l’offre de formation en Nouvelle-Calédonie, un projet structurant et innovant prend forme : la Presqu’île des Savoirs, implantée sur le site emblématique de l’Île Nou à Nouville. Ce projet phare, encore en phase de structuration, s’inspire des « Villages des Solutions » déployés en Métropole, et se donne pour mission de renforcer la cohérence et la visibilité de l’ensemble des parcours de formation sur le territoire.

Particularité forte de ce projet : il favorise la synergie entre formation initiale – avec la présence de l’Université de la Nouvelle-Calédonie et du lycée Jules-Garnier – et formation professionnelle, représentée notamment par le Village des Solutions. Cette cohabitation inédite permet de créer un véritable écosystème d’apprentissage, d’innovation sociale et de développement économique, où les moyens, les structures et les expertises sont mutualisés pour répondre durablement aux enjeux de qualification et d’insertion professionnelle.

« Le village des solutions qui s’intègre à la Presque’île des Savoirs, est un écosystème qui  réunit différents acteurs en un même endroit afin de sécuriser le parcours de l’apprenant, a exposé Samuel Hnepeune. C’est un guichet unique qui permettrait de lever les freins que peuvent rencontrer les apprenants dans leur parcours de formation, tels que des difficultés de mobilité ou de santé ».

Les objectifs de la Presqu’île des Savoirs

Ce projet novateur s’articule autour de plusieurs ambitions clés :

  • Mutualiser les moyens humains et les plateaux techniques, pour une meilleure efficacité des dispositifs existants ;
  • Favoriser la montée en compétences à travers une offre de formation adaptée, accessible et innovante ;
  • Soutenir l’innovation sociale et encourager de nouvelles dynamiques territoriales ;
  • Simplifier les parcours en offrant un guichet unique, évitant aux bénéficiaires de multiplier les démarches auprès de différents organismes.

Un public large, au cœur des enjeux d’insertion

La Presqu’île des Savoirs s’adresse à la fois aux apprenants, des jeunes en formation initiale, des demandeurs d’emploi, ou des salariés en reconversion, mais aussi à des structures partenaires, issues de secteurs essentiels : santé, logement, mobilité, parentalité, culture, citoyenneté, solidarité… créant ainsi un accompagnement global et inclusif.

Un lieu stratégique, chargé d’histoire et tourné vers l’avenir

Nouville, site historique de la formation en Nouvelle-Calédonie, a longtemps accueilli des structures clés comme le centre de formation des apprentis de la CMA, l’IFPSS ou encore la DPJEJ. Ce riche héritage est aujourd’hui prolongé et modernisé à travers l’implantation de la Presqu’île des Savoirs, dans un périmètre stratégique, aux côtés de l’Université de la Nouvelle-Calédonie, du lycée Jules-Garnier, du Sénat coutumier ou encore des infrastructures hospitalières.

L’installation à proximité du port de Nouméa – site en pleine reconversion – ouvre de nouvelles perspectives, avec notamment l’arrivée de navires scientifiques dédiés à la recherche. L’Île Nou, classée au patrimoine calédonien, deviendra ainsi un véritable site stratégique apprenant, valorisant l’histoire tout en répondant aux enjeux d’avenir.

Une gouvernance partagée au service de la cohésion territoriale

La gouvernance du projet repose sur un Conseil local, garant d’une gestion collaborative, inclusive et innovante qui permettrait de :

  • Mutualiser les équipements et compétences ;
  • Sécuriser les parcours, notamment des publics les plus vulnérables ;
  • Déployer des parcours modulaires et flexibles, en lien avec les besoins réels des entreprises ;
  • Soutenir l’entrepreneuriat local et la montée en compétences ;
  • Favoriser la continuité entre formation initiale et continue ;
  • Rationaliser les coûts pour une meilleure efficacité collective ;
  • Répondre de manière agile et ciblée aux besoins en main-d’œuvre du marché du travail.

Partenariats et financements

Pour le membre du gouvernement « ce projet que l’on porte avec la mairie de Nouméa  est un concept qui nous permettrait d’obtenir des financements européens notamment ».

Le gouvernement envisage également de solliciter le soutien de l’ Agence nationale pour la formation professionnelle des adultes (AFPA) pour son expertise en ingénierie pédagogique et en structuration de dispositifs, mais aussi de l’Agence française de développement (AFD) pour son accompagnement en ingénierie de projet.

D’autre part, afin d’assurer la pérennité et l’adaptabilité du dispositif, il faudra compter sur des partenariats publics et privés.

En articulant vision stratégique et projets concrets comme celui de la Presqu’île des Savoirs, la Nouvelle-Calédonie amorce une refonte profonde et ambitieuse de sa politique de formation professionnelle. Ce plan d’action se veut une réponse durable aux enjeux d’employabilité, de compétitivité et de cohésion sociale. En misant sur la collaboration, l’innovation et l’anticipation des besoins, le territoire se dote des moyens nécessaires pour construire une économie plus résiliente et inclusive, au service des Calédoniens et plus particulièrement de sa jeunesse.

 

Chiffres clés

  • 47 % : baisse de l’enveloppe budgétaire dédiée à la formation entre 2024 et 2025
  • 28,3 % : taux de chômage chez les jeunes de moins de 30 ans soit 4 245 personnes
  • 53% de non-qualifiés en recherche d’emploi soit 5 565 personnes
  • 800 jeunes sortent chaque année sans diplôme des cursus de formation initiale

Décès du Pape François

Source: Gouvernement de la Nouvelle-Caledonie

Le gouvernement de la Nouvelle-Calédonie a appris avec une grande tristesse le décès de Sa Sainteté le pape François, né Jorge Mario Bergoglio, survenu ce lundi de Pâques à l’âge de 88 ans.
Porté au siège de Pierre en 2013, le pape François a marqué l’histoire contemporaine de l’Église catholique par son humilité, son engagement en faveur des plus démunis, son souci de la justice sociale et son appel constant à la paix. Il aura été un guide spirituel majeur pour des millions de croyants à travers le monde.
Au cours de son pontificat, le pape François a porté une attention particulière aux territoires d’Outre-mer en nommant notamment plusieurs évêques dans les diocèses de Nouvelle-Calédonie, de Guadeloupe, de Martinique, de Guyane et de La Réunion.

Le gouvernement adresse ses sincères condoléances à la communauté catholique de Nouvelle-Calédonie, profondément attachée à la figure du Saint-Père, ainsi qu’à l’ensemble des fidèles éprouvés par cette perte.

Une réunion autour des perspectives pour le tourisme de croisière en Nouvelle-Calédonie

Source: Gouvernement de la Nouvelle-Caledonie

Samuel Hnepeune, membre du gouvernement chargé du transport maritime, a rencontré jeudi 17 avril, les responsables de l’Agence Kenua, représentante de la compagnie de croisière Carnival en Nouvelle-Calédonie. L’objectif de cette réunion était d’évoquer les perspectives de développement du tourisme de croisière, secteur porteur pour l’économie du territoire.

Le membre du gouvernement a présenté à l’agence son ambition de faire de Nouméa une destination phare des compagnies de croisière grâce à des investissements en termes d’aménagement du port autonome et de la petite rade, qui offre actuellement peu de manœuvrabilité pour les navires de grande taille. Il a de plus insisté sur les investissements à réaliser dans les îles Loyauté et notamment Lifou, qui accueille à elle seule 100 touchés de navires par an, mais également pour permettre la réouverture des escales à Maré et à l’île des Pins.

Un besoin crucial de formation

Le sujet de la formation était aussi au cœur des discussions avec un réel besoin exprimé par les compagnies de croisière d’avoir, en Nouvelle-Calédonie, des personnes formées et bilingues pour proposer à leurs clients des activités de plein air (randonnées palmées, sorties pédestres, …) Cette demande est d’autant plus cruciale face au manque de guides compétents et disponibles, un défi majeur à relever.

Par ailleurs, la Nouvelle-Calédonie manifeste une volonté forte d’offrir à sa jeunesse des opportunités d’emplois supplémentaires grâce aux postes disponibles sur les paquebots. Il est également essentiel d’inciter à faire découvrir les singularités des métiers, tels que ceux de l’hôtellerie (serveurs, réceptionnistes), de la restauration (chefs, cuisiniers), du divertissement (musiciens, techniciens de spectacle), ou encore des services techniques (mécaniciens, électriciens). Ces carrières diverses et enrichissantes offrent une chance unique de voyager tout en travaillant.

La taxe croisière en question

Il a enfin été question de la loi du Pays sur la « taxe croisière », actuellement sur le bureau du Congrès. Ce texte permettrait de financer des équipements et des infrastructures au profit du développement du secteur de la croisière. Néanmoins, il est crucial selon les représentants des compagnies de croisière de définir les modalités de mise en œuvre de cette taxe, afin de proposer un délai d’adaptation aux opérateurs de croisières.

Pour rappel, le tourisme de croisière génère des retombées économiques significatives. Elles sont par exemple estimées à 2,4 milliards de francs par an, rien que pour la ville de Nouméa.

Les « points conseil numérique » : des outils de proximité au service de l’inclusion numérique

Source: Gouvernement de la Nouvelle-Caledonie

Christopher Gygès, membre du gouvernement chargé du numérique, a signé une convention concernant la mise en place de « points conseil numérique » avec Thomas De Deckker, directeur général de l’Office des postes et télécommunications (OPT-NC) et les partenaires du projet. Ce dispositif a pour objectif de réduire la fracture numérique en facilitant l’accès aux services en ligne et en accompagnant les Calédoniens dans leurs démarches numériques.

L’inclusion numérique : un axe stratégique du PSEN 2024-2027

 

Le développement des compétences numériques des Calédoniens est un enjeu majeur pour le territoire, non seulement pour favoriser l’insertion économique et sociale des populations, mais aussi pour moderniser nos administrations et dynamiser l’économie.

Dans cette perspective, l’inclusion numérique constitue un axe stratégique du Plan stratégique pour l’économie numérique (PSEN) 2024-2027 du gouvernement, mais aussi du plan stratégique Construire Demain de l’OPT-NC.

En effet, malgré l’accélération de la transformation numérique, une partie de la population calédonienne demeure en difficulté face aux outils numériques.

« Aujourd’hui, 40 % des foyers ne possèdent pas d’ordinateur et 20 % des habitants déclarent avoir besoin d’aide dans ce domaine », a rappelé Christopher Gygès. En conséquence, seul un Calédonien sur deux effectue ses démarches en ligne.

Afin que la digitalisation des services publics et privés ne creuse pas davantage les inégalités, il est essentiel de mettre en place des dispositifs concrets permettant l’accompagnement des usagers au plus proche de chez eux.

C’est dans ce contexte que le dispositif des Points Conseil Numérique (PCN) a été lancé, avec pour objectif d’aider chaque Calédonien à maîtriser les outils numériques indispensables.

« Il faut que la numérisation profite à l’ensemble des Calédoniens. On ne pourra faire du secteur du numérique une véritable filière de diversification économique, que si l’on parvient à toucher l’ensemble de la population partout sur le territoire, notamment sur la partie des services publics. Les PCN jouent ce rôle d’inclusion numérique et d’accompagnement », a déclaré le membre du gouvernement.

Le « point conseil numérique » : un outil de proximité

Les « point conseil numérique » (PCN) sont des espaces installés dans plusieurs agences OPT, équipées de matériel informatique et d’une connexion internet, où des agents formés par l’ensemble des partenaires accompagnent les usagers dans l’utilisation du numérique au quotidien.

« On s’est dit que notre réseau de 34 agences représentait véritablement une force dans l’aménagement du territoire et permettait d’accompagner les personnes en difficulté ou en situation d’illettrisme et ’innumérisme dans leurs démarches numériques », a expliqué Thomas De Deckker.

Ces structures ont pour objectif :

  • de lutter contre l’exclusion numérique en proposant un accès à du matériel et à une connexion ;
  • d’accompagner les usagers dans leur utilisation du numérique et de favoriser leur autonomie, en particulier pour les démarches administratives en ligne ;
  • de sensibiliser aux usages numériques essentiels (navigation, cybersécurité, identité numérique, etc.).

Via les PCN, le gouvernement et ses partenaires entendent toucher en priorité les personnes en situation de fragilité numérique : seniors, demandeurs d’emploi, personnes en difficulté sociale, etc.

Une phase de test est prévue pour 2025 dans six agences pilotes réparties sur le territoire : Tontouta, Bourail, Koné, Koumac, Yaté et Maré (agence de Tadine).

Si cette phase de test s’avère concluante, le dispositif pourrait s’étendre à d’autres agences OPT, voire à d’autres acteurs.

 

Le rôle des partenaires

Dans le cadre de ce projet :

  • le gouvernement de la Nouvelle-Calédonie coordonne le dispositif et met à disposition des outils et des moyens pour faciliter l’accompagnement au quotidien ;
  • l’OPT-NC, engagé dans la modernisation de ses agences et l’accompagnement des clients, mobilise son réseau et ses équipes pour favoriser l’inclusion numérique sur tout le territoire. Avec cette initiative, l’office associe digitalisation et accompagnement humain, plaçant l’accessibilité au cœur de sa mission de service public ;
  • les partenaires du programme (la province Sud, la CAFAT, Enercal, EEC, la Calédonienne des eaux, la SIC, la direction des finances publiques de la Nouvelle-Calédonie) assurent la formation des aidants numériques sur les différentes démarches en ligne et mettent à leur disposition des référents pouvant répondre à leurs questions. 

Le PANC : modernité, ambition et attractivité pour une ouverture sur le monde

Source: Gouvernement de la Nouvelle-Caledonie

Samuel Hnepeune, membre du gouvernement chargé du transport maritime, a présenté mercredi 16 avril, les axes de développement constituant la stratégie de modernisation de port autonome de Nouvelle-Calédonie (PANC). Véritable pilier économique, cette structure entend renforcer son rôle central dans le commerce, la croisière, l’innovation maritime et l’aménagement urbain.

Le port dispose d’un potentiel de développement inégalé dans le Pacifique, notamment en lien avec sa situation géographique, ses infrastructures, ses deux rades et son domaine terrestre de plus de 80 hectares. Pourtant, plusieurs segments restent sous-exploités : la grande croisière, l’accueil de porte-conteneurs plus imposants ou les chantiers navals.

Dans le but d’accélérer sa transformation, cinq axes de développement stratégiques ont été actés :

1.         Moderniser le terminal de commerce pour sécuriser et fluidifier les échanges ;

2.         Développer la croisière pour renforcer l’attractivité touristique ;

3.         Créer un pôle scientifique et technique à vocation régionale ;

4.         Renforcer la filière de maintenance et de déconstruction des navires ;

5.         Penser le port avec la ville : vers une vision urbaine intégrée et durable.

« Nous voulons travailler sur un concept de hub régional, a affirmé le membre du gouvernement Samuel Hnepeune.  Aujourd’hui, Singapour est considérée comme la porte d’entrée de l’Asie. Pourquoi Nouméa ne pourrait-elle pas devenir la porte d’entrée du Pacifique ? Le président de la République insiste depuis plusieurs années sur le développement de l’axe indopacifique. La Nouvelle-Calédonie pourrait en profiter et se positionner comme une plateforme dotée d’infrastructures et de services adaptés, et ainsi bénéficier d’un rayonnement au niveau régional ».

Moderniser le terminal de commerce pour sécuriser et fluidifier les échanges

Premier point d’entrée des marchandises en Nouvelle-Calédonie, le terminal de commerce accueille 95 % des produits importés, dont 75 % de denrées alimentaires. Face aux enjeux d’approvisionnement et de compétitivité, le port lance une vaste modernisation :

  • Construction du poste 8, un quai de 250 mètres, pour augmenter la capacité d’accueil de navires de commerce.  Coût : 1,5 milliard de francs injectés entre 2025 et 2026 pour achever l’ouvrage ;
  • Étude d’un nouvel espace logistique de 20 000 m² destiné à accueillir deux quais supplémentaires et une plateforme dédiée. Un appel à manifestation d’intérêt (AMI) sera étudié dès cette année 2025 ;
  • Réorganisation des flux : automatisation du comptage des conteneurs, séparation des flux d’entrée/sortie, contrôle automatisé. Coût : 150 millions de francs seront nécessaires pour cette modernisation et automatisation ;
  • Renforcement de la sécurité, conformément au statut d’opérateur d’importance vitale (OIV) déclaré par les services de l’État, avec une enveloppe de 300 millions de francs dédiée à cette mise à niveau.

Développer la croisière pour renforcer l’attractivité touristique

Le marché de la croisière génère plus de 2,6 milliards de francs de retombées économiques annuelles avec 130 navires qui font escale, malgré des infrastructures encore limitées. « Cette partie nécessite que l’on révolutionne presque totalement l’organisation du port, puisque 80 % du trafic se fait en grande rade et 20 % en petite rade. Nous voulons inverser la tendance pour permettre un accueil des croisiéristes dans de meilleures conditions », a détaillé Samuel Hnepeune.

Le port souhaite donc consolider cette filière stratégique en deux temps :

  • D’ici 2026, amélioration de l’existant : réaménagement de la Gare maritime Ferry (GMF) et extension des quais, pour mieux accueillir les croisiéristes dans des conditions optimales. Coût : 400 millions de francs ;
  • À l’horizon 2028, mise en service d’un terminal de croisière moderne en petite rade, pour fidéliser les grandes compagnies, renforcer la compétitivité et augmenter la fréquentation du port.

Créer un pôle scientifique et technique à vocation régionale

Le PANC entend se positionner comme un hub de la recherche maritime dans le Pacifique, en accueillant régulièrement des navires scientifiques (recherche océanographique, surveillance environnementale) et techniques (câbliers sous-marins).

« Nous avons une forte demande de faire de Nouméa le port de base ou simplement de passage de certains navires scientifiques et nous avons les infrastructures et les services portuaires qui s’y prêtent », a assuré le membre du gouvernement.

Ce pôle favorisera :

  • la collaboration entre acteurs publics et privés ;
  • le développement de la Bluetech (technologies maritimes innovantes) ;
  • l’implantation durable d’activités à forte valeur ajoutée pour les jeunes calédoniens.

Renforcer la filière de maintenance et de déconstruction des navires 

Grâce à ses cales de halage de 200 et 1 000 tonnes, le port dispose d’un fort potentiel de développement dans la maintenance et le démantèlement de navires, avec un impact positif sur l’emploi et l’économie locale. « C’est un sujet sur lequel la Nouvelle-Calédonie travaille depuis longtemps. Il y a un volume de bateaux à traiter conséquent et des discutions sont bien engagées avec la Marine nationale pour la déconstruction, par exemple, de deux de ses P400, qui pourrait très bien se faire ici, avec des infrastructures adaptées », a indiqué Samuel Hnepeune.

  • En 2024, début de la mise aux normes ICPE (installations classées pour l’environnement) de la cale 1 000 tonnes, pour accueillir les démantèlements réglementaires (comme ceux des patrouilleurs P400 de la Marine nationale) ;
  • En septembre 2025, ouverture d’une plateforme de traitement de 1 000 m², financée en partie par l’État. Coût : 200 millions de francs ;
  • Lancement en 2025 d’un service de nettoyage de coques, indispensable pour répondre aux exigences de pays voisins (Australie, Nouvelle-Zélande), et source de nouvelles escales commerciales.

Penser le port avec la ville : vers une vision urbaine intégrée et durable

Les projets du PANC sont menés en partenariat avec la Ville de Nouméa pour bâtir une interface ville-port cohérente, fonctionnelle et accueillante :

  • Réaménagement des flux passagers autour de la Gare maritime Ferry (GMF) et optimisation de la gestion des espaces. Coût : 35 millions de francs dès 2025 ;
  • Mutualisation des infrastructures pour éviter les surcoûts (croisière, grande plaisance, navires scientifiques) ;
  • Lancement du RENAQ (raccordement électrique des navires à quai) : projet d’envergure visant à réduire l’usage des moteurs en escale et donc les émissions polluantes. Coût : 1,5 milliard de francs.

 

Avec ces projets structurants, le port autonome s’inscrit dans une dynamique de croissance durable, au service de l’économie calédonienne, de l’emploi local et de la transition écologique. Il affirme son ambition : devenir un port de référence dans le Pacifique Sud, innovant, performant et intégré à son territoire.

 

Le PANC en quelques chiffres

  • 5 installations portuaires
  • 2 cales de halage
  • 3 gares maritimes
  • 70 bâtiments (docks et bureaux)
  • 1700 mètres linéaires de quai
  • 45 hectares de terre‐pleins
  • 1 500 hectares de plan d’eau (petite rade et grande rade)
  • 1 039 emplois directs (secteur du transport maritime et de la logistique)
  • 2ème port ultramarin en volume de trafic avec 5 milliards de tonnes de manipulés (dont 3 milliards de tonnes de minerais) et 100 000 containers

Les scories inscrites au référentiel de la construction de la Nouvelle-Calédonie

Source: Gouvernement de la Nouvelle-Caledonie

Petelo Sao, membre du gouvernement chargé de la construction et de l’innovation technologique, Charles Dubois, directeur « technique, stratégie et excellence opérationnelle » à la Société Le Nickel (SLN) et Yves Veran, directeur de Doniambo Scories, ont annoncé mardi 15 avril, l’inscription d’un produit issu des scories produites dans l’usine de Doniambo au registre des matériaux agréés du référentiel de la construction de la Nouvelle-Calédonie (RCNC). Un pas en avant pour une construction plus durable et plus fiable.

Le Sland : un produit issu des scories

Les scories sont des co-produits du procédé pyrométallurgique.  Elles sont générées lors de la fusion du minerai de nickel dans des fours à arc électrique à très haute température (1600 °C). Plus d’un million de tonnes en sont produites chaque année avec une quantité de 150 000 tonnes de scories brutes vendues (100 000 tonnes localement et 50 000 tonnes exportées).

 

Elles peuvent être utilisées pour :

  • les travaux de remblais ;
  • la sous-couche routière ;
  • la fabrication de matériaux (en remplacement du sable naturel) ;
  • le sablage industriel ;
  • la composition du ciment (en cours d’étude).

 

À partir des scories stockées sur le site industriel de Doniambo, Doniambo Scories fabrique du Sland. Pour ce faire, les scories sont dessalées par lessivage des précipitations naturelles et sont ensuite criblées pour isoler un sable compris entre zéro et quatre millimètres.

Ce matériau peut être utilisé pour le sablage industriel, ou en tant qu’agrégats destinés aux bétons hydrauliques.

Le RCNC

Depuis 2016, la Nouvelle-Calédonie s’est dotée d’un cadre normatif destiné à structurer et sécuriser le secteur de la construction. Le RCNC agit comme un standard, véritable gage de qualité, attestant de la conformité d’un produit ou d’un procédé de construction.

En plus de garantir les bonnes pratiques techniques et la pérennité des ouvrages, ce référentiel permet de répondre aux défis liés à la diversité des matériaux disponibles sur le territoire, tout en assurant leur adéquation avec les standards nationaux.

Ainsi pour le membre du gouvernement Petelo Sao, l’inscription du sland au registre des matériaux agréés du RCNC est « une véritable opportunité pour la Nouvelle-Calédonie. [En effet] Ce que nous cherchons à valoriser c’est une ressource nouvelle et toute l’innovation technologique qu’apporte la revalorisation de ce matériau ».

 Un agrément pour cinq ans

Doniambo scories est la première entreprise de matériaux du BTP à s’être engagée dans la démarche d’agrément du RCNC.

Cet agrément est octroyé après vérification de conformité au référentiel technique proposé par le fabricant et validé au préalable par le comité technique d’évaluation du RCNC. Il permet aux produits et matériaux qui ne bénéficient pas d’une certification reconnue en Nouvelle-Calédonie d’être agréés comme matériaux de construction. C’est également un moyen d’offrir un avantage concurrentiel supplémentaire  pour trouver de nouveaux marchés à l’export.

« Dans la région, de nombreuses îles font face à des enjeux importants, notamment à cause de la montée des eaux, a ajouté Petelo Sao. La scorie permettra d’assurer une soutenabilité à ces territoires. Des pourparlers et des négociations sont aussi en cours avec les États-Unis, qui sont intéressés par ce produit ».

Pour la société Doniambo Scories, l’agrément est une opportunité de sécuriser les projets de construction grâce à des matériaux conformes, de faciliter l’accès aux marchés publics et privés en garantissant aux donneurs d’ordre l’assurabilité des ouvrages construits avec ces matériaux et d’offrir une solution locale et durable en évitant le recours à des matériaux importés naturels, puisque les scories sont une ressource largement disponible en Nouvelle-Calédonie.

« Le dernier frein à l’utilisation Sland dans le BTP était son assurabilité, a précisé Yves Veran, directeur de Doniambo Scories. Aujourd’hui, le RCNC nous donne le dernier maillon qui va permettre à un maître d’ouvrage qui voudra utiliser de la scorie dans son béton, de l’utiliser et d’obtenir de la part de l’assureur une garantie contre les vices de formes qui pourraient apparaître dans  les dix ans après la réalisation des bâtiments ».

L’agrément du RCNC, délivré pour une durée de cinq ans, prévoit une reconduction annuelle qui doit être demandée par le fabricant, afin de s’assurer du maintien du processus de qualité au sein de l’unité de fabrication. À l’issue de ces cinq ans, l’agrément doit faire l’objet d’une demande de renouvellement.

Des tests et des contrôles rigoureux

L’obtention de l’agrément au RCNC pour le Sland n’a été possible qu’après la réalisation d’essais en laboratoire prévus par le référentiel d’agrément granulats (BET01) et la justification de la conformité aux exigences fixées par ce cadre technique. Celui-ci précise notamment la méthode de définition de la granulométrie, les normes françaises applicables, les valeurs-limites de tests et la composition chimique du matériau. Le Sland a donc été soumis aux spécifications de granulats pour bétons prêts à l’emploi (mélange de ciment, de granulats, d’eau et d’adjuvants).

La procédure prévoit également un audit qualité du processus de fabrication et de suivi des tests et des contrôles.

La scorie

  • Domaines d’application
    • Remblai
    • Sous-couche routière
    • Enrobage des voiries et réseaux divers
    • Fabrication de matériaux
    • Sablage industriel
    • Composition du ciment

 

  • Quelques chiffres
    • Un million de tonnes de scories produites chaque année 
    • Plus de 25 millions de tonnes de scories disponibles
    • 100 000 tonnes de ventes annuelles de scories brutes en Nouvelle-Calédonie
    • Plus de 50 000 tonnes de ventes annuelles à l’export

 

  • Les avantages de leur réutilisation
    • Réduire l’impact industriel (réduction de l’empreinte carbone, éviter l’extraction de sable naturel)
    • Valoriser l’innovation calédonienne (développement de nouvelles filières, améliorer la construction)
    • S’inscrire dans une économie circulaire